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Urologie

Publié le 06 avr 2023Lecture 2 min

ASCO GU 2023 - Cancer de la prostate : faisabilité et efficacité d'un triplet chez le sujet > 70 ans

Natacha NAOUN, Gustave Roussy, Villejuif

L'essai de phase 3 PEACE-1 publié en avril 2022 évaluait l'intérêt de l'abiratérone ajoutée à une déprivation androgénique et une chimiothérapie par docétaxel chez les patients suivis pour un adénocarcinome prostatique métastatique de novo(1). Le triplet a démontré son efficacité en survie globale et en survie sans progression radiologique par rapport au doublé déprivation androgénique/chimiothérapie. Cependant, la toxicité potentielle de ce régime de traitement pose la question de sa faisabilité chez le sujet âgé.

Le travail présenté à cet ASCO GU 2023 étudiait l'efficacité et la tolérance du triplet selon PEACE-1 chez les patients de 70 ans ou plus. Pour rappel, dans l'essai de phase 3 PEACE-1, les patients étaient randomisés entre traitement standard (déprivation androgénique ± chimiothérapie) seul, traitement standard + abiratérone/prednisone, traitement standard + radiothérapie du primitif, traitement standard + abiratérone/prednisone + radiothérapie du primitif. Au total, 741 hommes de < 70 ans (63 %) et 431 hommes ≥ 70 ans (37 %) ont été randomisés. Les patients âgés étaient en moins bon état général (ECOG 1-2) (36 % vs 26 % ; p = 0,0003) et recevaient moins souvent la chimiothérapie en standard (66 % vs 51 % ; p < 0,0001) que les plus jeunes. L'hypertension artérielle (56,5 % vs 38,2 % ; p < 0,001) et le diabète de type 2 (15,5 % vs 11 % ; p = 0,029) étaient significativement plus fréquents chez les ≥ 70 ans. Le temps médian avant arrêt de l'abiratérone/prednisone était plus court (30,0 mois [IC95% : 22,1-35,4] vs 41,4 [31,5-54,0] indépendamment de l'emploi du docétaxel et plus fréquemment à cause d'effets secondaires, voire de décès. Le bénéfice de l'abiratérone/prednisone sur la survie sans progression radiologique avait tendance à diminuer avec l'âge : HR 0,65 (0,42-1,01) chez les plus âgés vs HR 0,49 (0,35-0,69) chez les plus jeunes (figure 1). Figure 1. Survie sans progression radiologique dans la population globale. Le taux de survie globale suivait la même tendance : HR 0,95 (IC95% : 0,72-1 vs HR 0,73 (IC95% : 0,58-0,92) respectivement. Cependant, pour les plus âgés en état de recevoir la chimiothérapie, le bénéfice du triplet était le même (HR 0,55 [0,29-1,04) vs (HR 0,50 [0,33-0,78) (figure 2). Figure 2. Survie sans progression radiologique chez les patients éligibles à la chimiothérapie. Les effets secondaires de grade 3-5 étaient plus fréquents chez les sujets âgés recevant l'abiratérone/prednisone (69 % vs 61 %) mais pas de différence dans les groupes n'en recevant pas (48 % vs 47 %). En conclusion, le bénéfice de l'ajout de l'abiratérone/prednisone semble plus limité chez les plus de 70 ans, probablement à cause des effets secondaires, notamment vasculaires responsables d'une interruption prématurée de l'inhibiteur du récepteur aux androgènes. Cette différence n'est pas observée chez les patients ayant reçu la chimiothérapie. Chez les patients de plus de 70 ans éligibles à un triplet, une évaluation détaillée gériatrique (score G8, consultation dédiée, bilan des co-médications...) assortie d'un suivi rapproché pourraient permettre de conserver le bénéfice du traitement en combinaison.

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