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Proctologie

Publié le 25 avr 2023Lecture 2 min

Carcinome épidermoïde du canal anal - L’enseignement de la cohorte prospective FFCD-ANABASE

Estelle DHAMELINCOURT, CHU de Brest

Peut-on remplacer le 5-fluoro-uracile intraveineux par la capécitabine dans la chimio-radiothérapie des cancers du canal anal localement avancés ? Les résultats de l’étude comparative des patients de la cohorte FFCD-ANABASE sont en faveur de la capécitabine en raison d’un profil efficacité/tolérance plus favorable. Explications.

La radiochimiothérapie concomitante (RTCT) associant le 5-fluoro-uracile intraveineux (5FU-IV) et la mitomicyne C (MMC) constitue le traitement de référence du carcinome épidermoïde du canal anal localement avancé. La capécitabine (CAPE), précurseur oral du 5FU, peut être considérée comme une option thérapeutique après avis d’experts (Recommandations de grade C) sur la base de quelques séries rétrospectives et études de phase II de faible effectif mais son équivalence au 5FU-IV n’est pas validée. L’objectif de cette étude observationnelle, multicentrique, prospective nationale française, a été de comparer les données de survie et de tolérance des patients traités part RTCT en RCMI (Radiothérapie conformationnelle par modulation d'intensité) associée à la chimiothérapie à base de 5FU-IV et MMC ou CAPE et MMC à partir de la cohorte FFCD-ANABASE. Le critère de jugement principal était la survie sans récidive à 3 ans (SSR) et les critères secondaires étaient la survie globale, la survie sans colostomie, et la tolérance. Au total, ce sont 542 patients qui ont été comparé avec une cohorte principalement féminine (74 %), un âge moyen de 64 ans, des tumeurs pour la moitié T2 et avec une atteinte ganglionnaire dans 50 % des cas. Les caractéristiques concernant les modalités de la radiothérapie étaient comparables entre les deux groupes. Avec un suivi médian de 36 mois, il n’y avait pas de différence statistiquement significative en termes de SSR à 3 ans entre les deux groupes : 76,8 % pour le groupe 5FU-IV MMC (IC95% : 71,89-80,96 %) contre 76,59 % pour le groupe CAPE-MMC (IC95% : 66,92-83,77 %) avec un HR à 0,92 (p = 0,719 – IC95% : 0,59-1,44). La SG et la survie sans colostomie à 3 ans étaient similaires pour les deux groupes. En revanche, on observait un meilleur profil de tolérance avec la CAPE avec une différence significative de toxicité aiguë de grade ≥ 3, en particulier pour les toxicités cutanées et digestives : 46,8 % des patients du bras 5FU-IV MMC versus 35,5 % des patients qui recevaient la CAPE (p = 0,02). Parallèlement, 41,3 % des patients du groupe 5FU-IV MMC ont présenté une interruption du traitement de radiothérapie contre 17,4 % dans le groupe CAPE-MMC, p < 0,001. Il s’agit de la plus grande cohorte prospective disponible ayant comparé les deux traitements 5FU-IV MMC et CAPE-MMC. La CAPE semble apporter une efficacité similaire que le 5FU-IV en association à la radiothérapie en RCMI avec une toxicité moindre. La CAPE permet de s’affranchir des modalités d’administration d’une chimiothérapie IV [pose de CIP (chambre implantable), séjour d’hospitalisation pour injections, coûts…] contribuant ainsi à un meilleur confort de vie en lien avec la prise per os de la molécule. Par conséquent, la CAPE est une option raisonnable à proposer, en association à la MMC et la radiothérapie en technique RCMI dans le traitement des cancers du canal anal localement avancés.

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