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Gynécologie & Sénologie

Publié le 12 juin 2023Lecture 2 min

ESMO 2023 | Atézolizumab + chimiothérapie néoadjuvante pour le cancer du sein triple négatif localisé - La survie sans événement passe à côté de la significativité statistique

Delphine LOIRAT, Institut Curie, Paris

Le cancer du sein triple négatif localisé présente un haut risque de récidive et sa prise en charge a fait l’objet de modifications récentes en termes de traitement systémique néoadjuvant. En effet, l’ajout d’une immunothérapie (anticorps anti-PD-1/PD-L1) à la chimiothérapie permet une augmentation du taux de réponse pathologique (pCR)(1,2) et de la survie sans événement (SSE)(3). L’association pembrolizumab à la chimiothérapie est devenue un nouveau standard thérapeutique pour les cancers du sein TN de plus de 2 cm ou présentant un envahissement ganglionnaire.

L’essai de phase 3, IMpassion 031, évalue l’association de l’atézolizumab (anti-PD-L1, atezo) vs placebo à une chimiothérapie néoadjuvante (4 cycles de nab-paclitaxel puis 4 cycles AC dose dense en préopératoire), suivie d’atezo en postopératoire (figure 1). En postopératoire, pour les patients (pts) présentant un résidu tumoral sur la pièce chirurgicale, un traitement adjuvant systémique était accepté. Le taux de pCR, critère de jugement principal, dans le bras atezo est de 58 % vs 41 % dans le bras contrôle(2). Les résultats de SSE ont été présentés à l’ESMO Breast 2023. Figure 1. Schéma de l’essai IMpassion031. © ESMO 2023 Au total, 333 patients ont été inclus dans l’essai. En cas d’absence de pCR, 20 % des patients dans le bras atezo et 33 % dans le bras contrôle ont reçu un traitement adjuvant. Après un suivi médian de 39,4 mois, la SSE, critère de jugement secondaire, est de 85 % à 2 ans dans le bras atezo et 80 % dans bras contrôle (HR = 0,76 ; IC95% 0,47-1,21) (figure 2), soit un résultat non significatif statistiquement. Également, la survie sans récidive à distance et la survie globale sont numériquement supérieures dans le bras atezo sans atteindre la significativité statistique (HR = 0,76 ; IC95% 0,44-1,30 et HR = 0,56 ; IC95% 0,30-1,04, respectivement). Figure 2. Survie sans événement. © ESMO 2023 Les données de toxicité ne sont pas particulièrement différentes après un suivi plus long, par rapport aux données déjà présentées. Une analyse exploratoire a été réalisée sur l’ADN circulant (ctDNA) (41 % de la population). Pour les patients ayant atteint la pCR, le ctDNA au moment de la chirurgie ou en postopératoire était indétectable. Par contre, pour les patients ayant un résidu tumoral, la présence de ctDNA après la chirurgie, est un facteur de pronostic défavorable en termes de survie sans récidive à distance et de survie globale. L’association atezo + chimiothérapie semble être plus favorable que le schéma chimiothérapie seule, pour les patients, présentant à la fois un résidu tumoral et une détection de ctDNA en postopératoire, en termes de survie globale.   Ce qu’il faut retenir Bien que l’essai IMpassion031soit positif pour son critère principal (pCR), l’ajout de l’atezo au schéma néoadjuvant ne permet pas une augmentation significative de la SSE. Ces résultats confortent le bénéfice de l’immunothérapie pour la prise en charge des cancers du sein TN au stade précoce mais l’atezo sans bénéfice en SSE ne pourra pas accéder à une AMM. Cette absence de significativité pour la SSE de l’essai IMpassion031 peut être due au design de l’étude (manque de puissance, schéma de chimiothérapie, notamment sans carboplatine) ou à la nature elle-même de l’anticorps anti-PD-L1. L’analyse du ctDNA est pertinente car elle permettrait d’identifier une population à très haut risque de récidive et qui pourrait bénéficier d’un traitement adjuvant renforcé.

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