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Gynécologie & Sénologie

Publié le 30 oct 2023Lecture 2 min

ESMO 2023 | Cancers du sein métastatiques RH+ HER2 non amplifiés - Un nouvel anticorps conjugué ciblant TROP2 : des résultats prometteurs

Delphine LOIRAT, Institut Curie, Paris

Ces dernières années ont été marquées par le développement d’anticorps conjugués, pour la prise en charge des cancers du sein métastatiques. Pour les cancers du sein métastatiques RH+ HER2 non amplifiés (RH+), deux anticorps conjugués, composés d’un inhibiteur de topoïsomérase, ont montré un bénéfice en termes de survie sans progression (SSP) et survie globale (SG). Le trastuzumab déruxtécan (T-Dxd), ciblant HER2 a montré une SSP et SG supérieures en comparaison au bras contrôle (chimiothérapie standard) pour les cancers du sein métastatiques RH+ avec une expression faible de HER2, ayant reçu au moins une ligne et pas plus de deux de chimiothérapie, et après exposition à une ou plusieurs lignes d’hormonothérapie(1). Les résultats de cette étude ont été par ailleurs actualisés durant cet ESMO 2023 (abstract 3760(2)). Le sacituzumab govitécan (Saci), anticorps conjugué ciblant TROP2, a lui aussi montré sa supériorité sur la chimiothérapie standard en termes de SSP et OS, pour des patients RH+ ayant reçu au moins 2 lignes de chimiothérapie au stade métastatique(3). Le datopotamab déruxtécan (dato-Dxd), composé d’un anticorps anti-TROP2 couplé à un inhibiteur de topoïsomérase, a également été évalué pour les cancers du sein métastatiques RH+. L’essai TROPION-Breast01 est la première étude de phase 3 rapportée évaluant ce nouvel anticorps conjugué dans le cancer du sein.

L’essai TROPION-Breast01 est un essai de phase 3 comparant le dato-Dxd à un schéma de chimiothérapie standard (éribuline, vinorelbine, gemcitabine ou capécitabine), chez des patientes prétraitées par hormonothérapie, et une à 2 lignes de chimiothérapie au stade métastatique. Les patients ne pouvaient pas avoir reçu d’anticorps conjugué ciblant TROP2 ou à base d’inhibiteur de topoisomérase. Le dato-Dxd est administré par voie veineuse toutes les 3 semaines, à la dose de 6 mg/kg. Les critères principaux sont la SSP et la SG. Au total, 732 patients ont été randomisés. L’âge médian est de 55 ans, 80 % des patients avaient reçu une hormonothérapie associée à un inhibiteur de CDK4/6 et 62 % avaient reçu une seule ligne de chimiothérapie au stade métastatique (figure 1). Figure 1. Schéma de l’essai TROPION Breast-01. © ESMO 2023 Après un suivi médian de 10,8 mois, la SSP est de 6,9 mois dans le bras dato-Dxd vs 4,9 mois dans le bras chimio (HR 0,63 ; IC95% 0,52-0,76), soit statistiquement significative (figure 2). L’avantage en SSP est conservé dans l’ensemble des sous-groupes analysés. Le taux de réponse objective est de 36,4 % pour le dato-Dxd et de 22,9 % la chimio standard. Les données pour la SG sont actuellement immatures. Figure 2. Survie sans progression, avec revue centralisée en aveugle de l’imagerie. © ESMO 2023 En termes de tolérance, les effets secondaires reliés au traitement de grade ≥ 2 sont de 21 % pour le dato-Dxd vs 45 % pour la chimio, induisant 3 % d’arrêt définitif de traitement dans les 2 bras. Le profil de tolérance du dato-Dxd est marqué par des effets secondaires digestifs (nausées [51 %], vomissements [20 %], constipation [18 %]), alopécie (36 %), fatigue (24 %) de stomatites (22 %) et sécheresse oculaire (22 %). Peu de pneumopathies interstitielles liées au dato-Dxd ont été mises en évidence (3 % des patients) dont majoritairement des grade 1 ou 2 (figure 3). Figure 3. Effets secondaires reliés aux traitements (déclarés chez ≥ 15 % des patients) et effets secondaires d’intérêt. © ESMO 2023   Que faut-il retenir ? L’étude de TROPION-Breast01, met en évidence l’efficacité du dato-Dxd un nouvel anticorps pour les cancers du sein RH+, avec une amélioration de la SSP de 2 mois, nécessitant d’être confirmée en termes de SG. Par contre, l’environnement thérapeutique est concurrentiel pour les cancers du sein RH+, avec déjà deux anticorps conjugués ayant montré leur supériorité sur la chimiothérapie standard en SG. Les données sur les résistances croisées entre anticorps conjugués, ciblant soit la même cible tumorale, soit composés d’un cytotoxique de même classe vont être primordiales pour définir les séquences thérapeutiques, pour les cancers du sein RH+ résistants aux hormonothérapies.

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