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Onco-hémato

Publié le 17 nov 2023Lecture 2 min

ESMO 2023 | NGS et lymphomagenèse - Profils génomiques du lymphome folliculaire liés à l'âge et au sexe

Sylvie LE GAC, Courbevoie

Le lymphome folliculaire (FL) est le deuxième lymphome non hodgkinien à cellules B le plus fréquent. C’est un lymphome B mature issu de la transformation maligne de lymphocytes B des centres germinatifs. L’acquisition précoce de la translocation BCL2/IGH t(14;18)(q32;q21) lors d’erreurs de recombinaison V(D)J pendant la différenciation des cellules pré-B dans la moelle osseuse, en constitue l’événement initiateur (via l’activation constitutive de l’oncogène BCL2).

La translocation BCL2/IGH t(14;18) (q32;q21) est retrouvée dans 85 % des cas et conduit à la dérégulation du gène BCL2 et par voie de conséquence à une surexpression ectopique de la protéine antiapoptotique BCL2. Mais cette dérégulation de BCL2 n’est pas suffisante à elle seule pour la progression de la tumeur. Les cellules B du centre germinatif doivent accumuler d’autres altérations génétiques au cours des dernières phases de maturation et notamment lors de leur passage dans le centre germinatif. Si la biologie de la lymphomagenèse semble de mieux en mieux décrite, les différences dans le profil génomique du LF en fonction de l'âge et du sexe ne sont pas bien caractérisées. R. Imperial et al. ont analysé les données de 155 patients atteints de LF qui ont subi un séquençage de nouvelle génération (NGS) et une analyse de l'expression de l'ARN à l'aide de la plateforme Genomic Testing Cooperative Hematology Plus. Les panels d'ADN et d'ARN ont évalué 179 gènes et 1 408 gènes, respectivement. L’analyse des données s’est faite en fonction du sexe (homme n = 75, femme n = 80) et de l'âge (< 50 ans, n = 20 ; 50-74 ans, n = 109 ; > 75 ans, n = 26). Au moins une mutation somatique dans les gènes épigénétiques : KMT2D (n = 106), CREBBP (n = 98), EZH2 (n = 41) et EP300 (n = 27) était présente chez 95% des patients (n = 155). Les mutations de B2M étaient significativement plus nombreuses chez les femmes (10 % contre 1,3 %, p = 0,035), tandis que les mutations du gène MEF2B étaient significativement plus nombreuses chez les hommes (24 % contre 10 %, p = 0,030). Les mutations du gène EP300 étaient plus fréquentes dans la jeune cohorte (< 50 ans ; 35 % vs 14 %, p = 0,047). Mutations dans les gènes : BCR (Breakpoint Chain Region ; 23 % vs 3,9 %, p = 0,0033), CREBBP (81 % vs 60 %, p = 0,047), STAT6 (23 % vs 8,5 %, p = 0,042) et TET2 (19 % vs 6,2 %, p = 0,045) ont été enrichies dans la cohorte âgée (> 75). Toutes les mutations BCR (faux-sens et troncations) se sont produites dans le domaine kinase N-terminal du gène. Ces mutations n'ont pas été bien caractérisées dans la LF ; elles impliquent un domaine en spirale essentiel à l'oligomérisation et à la fonction du gène. Ces mutations peuvent compromettre sa fonction de régulateur des protéines RAC1 et RHOA. La corrélation avec des données cliniques limitées disponibles suggère également que ces mutations sont observées dans les cas de LF agressifs ou de LF en cours de transformation. L'expression de l'ARN n'a pas montré de différences significatives en fonction de l'âge ou du sexe. L’étude suggère qu'il existe des altérations génomiques spécifiques à l'âge et au sexe dans le LF. Les investigateurs de ces travaux souhaitent diriger des études de validation dans une plus grande cohorte.

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