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Onco-hémato

Publié le 17 nov 2023Lecture 2 min

ESMO 2023 | Zona - Risque accru chez les patients atteints d’hémopathies malignes

Sylvie LE GAC, Courbevoie

Les patients immunodéprimés (IC pour immunocompromised), par exemple en raison d'un cancer ou d'un traitement immunosuppresseur, présentent un risque accru de survenue d’un zona (HZ pour Herpes zoster) avec des complications graves, un risque de récurrence et de mortalité important. Le zona touche jusqu'à un adulte de plus de 50 ans sur trois, s’accompagnant d’une névralgie post-zostérienne dans un cas sur dix. L'objectif de ce travail présenté à l’ESMO 2023 était de documenter l'incidence du zona dans un large éventail de populations immunodéprimées, en particulier des patients souffrant de cancers, en Europe.

Une revue systématique de la littérature (2002-2022) a permis de sélectionner des études observationnelles faisant état de l'incidence du zona dans les populations immunodéprimées dans l'Union européenne/espace économique européen, en Suisse et au Royaume-Uni. Vingt-six études ont été incluses : cinq d'entre elles, portant sur des patients atteints de cancers, ont rapporté des taux d'incidence de HZ pour 1 000 personnes-années. Dans les études portant sur des patients atteints d’hémopathies malignes (HM), l'incidence globale du HZ était de 12,0 à 15,2 contre 4,6 à 6,2 chez les témoins non IC, et augmentait avec l'âge (tableau). Les patients souffrant de leucémie lymphoïde chronique (LLC) présentaient un risque 11,3 fois plus élevé de HZ (incidence de 2,94 contre groupe contrôle 0,26). Chez les patients atteints de myélofibrose (MF), l'utilisation du ruxolitinib a augmenté le risque de HZ (incidence chez les utilisateurs à long terme, à court terme, les nouveaux utilisateurs et les utilisateurs ayant changé de traitement par rapport aux non-utilisateurs de ruxolitinib). Dans les études portant sur des patients atteints de tumeurs malignes non hématologiques (SOM pour solid organ malignancy), l'incidence globale du ZH était de 8,8 à 11,0 contre 4,6 à 6,2 chez les témoins non IC, augmentant avec l'âge (tableau) et plus élevée chez les femmes que chez les hommes (10,8 vs 9,0). Tableau. Incidences du risque de zona en Espagne et Angleterre chez les patients immunodéprimés souffrant d’hémopathies malignes ou de cancers non hématologiques. En conclusion Cette revue systématique fait état d'un risque de zona plus élevé pour les patients HM et SOM, variant selon les pays et le type de cancer. Les données stratifiées ont montré que le risque différait en fonction de l'âge, du sexe et du traitement. Ces études en situation réelle mettent en évidence le risque et le fardeau accrus de survenue d’un zona chez les patients atteints de cancer et en particulier de cancers hématologiques, qui peuvent être évités grâce à la vaccination. En France, dans la perspective d’une mise à disposition d’un vaccin recombinant adjuvé déjà approuvé dans différents pays pour les populations de patients atteints de cancer, la Haute Autorité de santé réévalue la stratégie actuelle de prévention du zona et des névralgies post-zostériennes ; elle déterminera la place de l’offre vaccinale disponible.

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