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Leucémies

Publié le 07 déc 2023Lecture 2 min

Leucémie lymphoblastique aiguë - Quel risque chez les enfants habitant dans des zones à forte densité viticole ?

Anne CHOUBERT, Toulouse

L’exposition aux pesticides est suspectée d’être un facteur de risque de cancers pédiatriques, tels que les leucémies. Selon une étude menée par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) publiée en octobre, les chercheurs ont mis en évidence une légère augmentation du risque de leucémies lymphoblastiques aiguës (LLA) pédiatriques en fonction de la surface totale des vignes présentes dans un périmètre de 1 000 mètres autour du lieu de résidence.

Chez les enfants, l'exposition aux pesticides est depuis longtemps considérée comme un facteur de risque de survenue de certains cancers, en particulier la leucémie aiguë (LA). Il s’agit du cancer pédiatrique le plus fréquent en France avec environ 500 nouveaux cas par an représentant 30 % des cancers pédiatriques, dont 80 % sont des leucémies lymphoblastiques aiguës (LLA) et 15 % des leucémies myéloïdes aiguës (LMA). Si plusieurs études ont fait état de concentrations élevées de pesticides dans l'air et la poussière dans les foyers proches des champs traités, à ce jour, l'hétérogénéité des études publiées n'a pas permis de tirer de conclusions sur le rôle de la proximité et de l'exposition aux pesticides agricoles dans les leucémies aiguës pédiatriques. En octobre 2023, l’INSERM a publié une étude dans le journal Environmental Health Perspectives menée par des scientifiques en collaboration avec Santé publique France, l'Institut national du cancer (INCa) et l'Agence nationale de la recherche (ANR) et avec le soutien financier de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES). Cette étude a été réalisée sur l’ensemble du territoire français, dans le cadre du programme GEOCAP de l’INSERM. À partir des données du Registre national des cancers de l’enfant (RNCE), tous les cas de LLA de moins de 15 ans diagnostiqués entre 2006 et 2013 (n = 3 711) ont été inclus, ainsi que 40 196 enfants non malades du même âge et représentant le groupe témoins. La proximité et l'intensité de la culture des vignes ont été évaluées dans un système d'information géographique et des modèles de régression logistique utilisés pour estimer les rapports de cotes (OR) pour toutes les LA et pour les sous-types lymphoblastiques (LLA) et myéloïdes (LMA). Les résultats ont démontré que 10 % des témoins vivaient à moins de 1 000 mètres de vignes. Alors qu'aucune preuve d'association entre la proximité des vignes et la LA n'a été retrouvée, la densité des vignes était positivement associée à la LLA dans ce périmètre de 1 000 mètres autour de l’adresse de résidence des enfants [OR = 1,05 (1,00-1,09) pour une augmentation de 10 % de la densité]. Ceci démontre un risque de LLA qui augmente de 5 % pour chaque augmentation de 10 % de la part couverte par les vignes dans le périmètre de 1 000 mètres, avec une hétérogénéité statistiquement significative entre les régions. « Cette constatation renforce l'hypothèse selon laquelle les pesticides utilisés en viticulture pourraient être associés à la LLA pédiatrique, une hypothèse que nous étudierons plus en détail en utilisant les bases de données disponibles sur les utilisations agricoles des pesticides », concluent les auteurs.

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