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Gynécologie & Sénologie

Publié le 22 jan 2024Lecture 2 min

Cancers du sein localisés : peut-on prédire le risque de neuropathie périphérique post-traitements anticancéreux initiaux ?

Marie BÉGUINOT, CHU Estaing, Lyon-Villeurbanne

La neuropathie périphérique est une toxicité séquellaire invalidante des traitements adjuvants ou néoadjuvants des cancers du sein localisés. L’objectif de cette étude était, d’une part, de constater l’incidence et l’évolutivité dans le temps de cet effet indésirable, d’autre part, d’identifier des marqueurs cliniques et biologiques prédictifs du risque individuel à développer cette toxicité.

Pour répondre à ces questions, les auteurs ont utilisé les données de la cohorte prospective française CANTO (CANcer TOxicities - NCT01993498) concernant les toxicités séquellaires en lien avec les traitements adjuvants ou néoadjuvants des cancers du sein localisés. L’incidence et l’évolutivité des neuropathies périphériques suite aux traitements anticancéreux initiaux ont été évaluées suivant les critères CTCAE, en interrogeant 11 041 patientes de manière régulière, jusqu’à 5 ans après la fin des traitements initiaux. En parallèle, afin d’identifier des marqueurs géniques prédictifs du risque individuel à développer cet effet indésirable, une analyse pangénomique a été réalisée sur 7 633 patients de la cohorte. L’étude nous montre que 6 mois après la fin des traitements anticancéreux initiaux, une patiente sur trois présentent des neuropathies périphériques, dont 12 % de grade 2 à 4. À 5 ans, 13 % des patientes souffrent encore de cette toxicité séquellaire. L’évolutivité de cet effet indésirable est variable dans le temps et selon les patientes. Certaines neuropathies apparaissent comme fixées, d’autres sont retardées ou d’évolution transitoires. Des paramètres cliniques semblent prédictifs du risque de développer cette toxicité : l’utilisation des taxanes, en particulier ou la présence d’antécédents personnels neurologiques. L’obésité à l’inverse ne semble pas avoir de lien avec le développement de cette toxicité (tableau). L’analyse pangénomique sur 84 % des patientes de la cohorte a permis d’identifier quatre poymorphismes nucléotidiques permettant d’implémenter les nomogrammes cliniques prédictifs du risque de développer ces neuropathies secondaires aux traitements. Un de ces polymorphismes concerne en particulier le gène NCAM1 impliqué dans la neurogenèse. En conclusion, cette étude nous rappelle qu’une patiente sur dix aura une neuropathie périphérique séquellaire des traitements initiaux de son cancer du sein localisé à 5 ans. Dépister ces patientes à risque au moyen de nomogramme mixte clinique et biologique avant l’utilisation de chimiothérapie de type taxanes pourrait nous permettre d’optimiser leur prise en charge et peut-être ainsi d’éviter la survenue d’une toxicité invalidante altérant la qualité de vie. Tableau. Résultats des paramètres cliniques et biologiques de développer une neuropathie secondaire aux traitements adjuvants et/ou néoadjuvants.

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