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Gynécologie & Sénologie

Publié le 01 fév 2024Lecture 2 min

Cancers du sein HER2 surexprimés à haut risque de récidive - L’ajout d’un anti-PDL1 peut-il majorer le taux de réponse pathologique complète ?

Marie BÉGUINOT, CHU Estaing, Lyon-Villeurbanne

Du fait d’une implication du système immunitaire dans les mécanismes de réponse ou de résistance aux anticorps anti-HER2, il existait un rationnel fort pour proposer l’association de l’immunothérapie aux thérapie anti-HER2. L’étude APTnéo de phase III multicentrique randomisée pose la question de combiner une chimiothérapie néoadjuvant anti-HER2 à l’atézolizumab (anti-PDL1) avec pour objectif principal d’améliorer la survie sans récidive des patientes souffrant d’un cancer du sein HER2 surexprimé précoce à haut risque de récidive ou localement avancé. Le taux de réponse pathologique complète (pCR) était l’un des critères de jugement secondaire.

Méthodologie 661 patientes avec un cancer du sein HER2 surexprimé précoce à haut risque de récidive ou localement avancé ont donc été randomisées en 3 bras selon le traitement néoadjuvant reçu. Les patientes du bras A recevait 6 cycles de carboplatine, paclitaxel, pertuzumab, trastuzumab (HPCT). Le bras expérimental B était scindé en deux en fonction de la chimiothérapie associée à l’atézolizumab : 3 cycles d’adriamycine/cyclophosphamide (AC) atézolizumab suivi de 3 cycles de HPCT atézolizumab (Bras B1), 6 cycles d’HPCT atézolizumab (Bras B2). Après la chirurgie les patientes continuaient la thérapie anti-HER2 avec ou sans atézolizumab pour atteindre un an de traitement (figure 1). Figure 1. Méthodologie de l’essai.   Résultats Aucune différence statistiquement significative n’a été mise en évidence concernant le taux de pCR entre les deux bras (52 % pour le bras A versus 57,8 % pour le bras B, (HR : 1,3 ; IC95% : 0,95-1,86 ; p = 0,091). Une analyse exploratoire était réalisée entre le bras A et le bras B1 retrouvant un taux de pCR majorée de 9,9 % dans le bras B1 en analyse multivariée de manière statistiquement significative. Les auteurs évoquent une potentielle action synergique entre les anthracyclines et l’atézolizumab. La présence d’un taux de TILs (les lymphocytes d’infiltration tumorale) ≥ 30 % de même qu’un statut PD-L1 positif était associée de manière statistiquement significative  à une augmentation du taux de pCR dans tous les bras. En termes de tolérance, l’ajout de l’atézolizumab semblait majorer le taux d’effets secondaires avec 6,8 % d’effets indésirables dans le bras A versus 14,1 dans le bras B (p = 0,0064). Néanmoins les effets immunomédiés restaient rares et concernaient essentiellement la thyroïde.   Conclusion/perspectives L’ajout de l’atézolizumab au protocole de chimiothérapie néoadjuvant avec double blocage anti-HER2 n’augmente pas la pCR des cancers du sein HER2 surexprimé localisés à haut risque de récidive. Néanmoins, il faut souligner que les patientes françaises ne bénéficient pas du remboursement du double blocage anti-HER2 dans cette indication. L’ajout de l’atézolizumab au trastuzumab seul aurait-il permis de majorer le taux de pCR ? L’étude continue et les données sur le critère de jugement principal de l’étude, la survie sans récidive nous seront sûrement données dans les mois à venir. Figure 2. Principaux résultats en termes de taux de réponse pathologique complète (pCR).

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