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Gynécologie & Sénologie

Publié le 06 juin 2025Lecture 3 min

ASCO 2025 | ROSELLA : une avancée dans les cancers de l’ovaire résistants au platine grâce au relacorilant

Claire GERVAIS, HEGP, Paris

Présentée lors du congrès ASCO 2025, l’étude ROSELLA a évalué pour la première fois, dans un essai de phase III, l’ajout du relacorilant — un modulateur sélectif du récepteur des glucocorticoïdes — à la chimiothérapie standard par nab-paclitaxel chez des patientes atteintes d’un cancer de l’ovaire résistant au platine (CORP). Les résultats particulièrement intéressants suggèrent un bénéfice en survie et donnent un nouvel espoir à ces patientes dont le pronostic est sombre.

Des options de traitement limitées en situation de résistance au platine Les CORP (progression dans les 6 mois après la dernière cure de carboplatine) représentent une population à très mauvais pronostic. Les taux de réponse des monochimiothérapie sont autour de 10 %, avec une survie globale d’environ un an. Le relacorilant est un modulateur du récepteur des glucocorticoïdes (figure), censé contrecarrer les mécanismes de résistance tumorale induits par les corticoïdes endogènes. Figure adaptée à partir de la présentation d’Olawaiye et al. ASCO 2025 – oral abstract.   ROSELLA : un essai international de phase III L’étude ROSELLA (GOG-3073/ENGOT-ov72 et consorts) est un essai multicentrique randomisé comparant la chimiothérapie par nab-paclitaxel seule à l’association relacorilant + nab-paclitaxel. Deux critères de jugement principaux étaient évalués : la survie sans progression (SSP) et la survie globale (SG). La méthodologie statistique impliquait de tester en premier lieu la SSP et si positive, la SG (significativité attendue pour cette analyse intermédiaire pour p < 0,0001). Au total, 381 patientes ont été incluses. Environ 75 % des patientes avaient reçu ≥ 3 lignes de traitement et 12 % présentaient une mutation BRCA. L’ajout de relacorilant a permis une amélioration significative de la SSP (à 6 mois : 52 % des patientes sans progression dans le bras expérimental versus 42 % dans le bras standard et à 12 mois, 25 vs 13 % ; HR = 0,70 ; IC95% : 0,54-0,91 ; p = 0,0076). L’efficacité semble rapide puisque les courbes se séparaient dès 2 mois de traitement. Une tendance favorable a également été observée en survie globale lors de l’analyse intermédiaire, avec un gain en médiane de 4,5 mois ; HR = 0,69 ; IC95% : 0,52-0,92 ; p = 0,0121 (non significatif). Les analyses en sous-groupes ont montré un bénéfice constant, y compris chez les patientes lourdement prétraitées. Le taux de réponse objectif et le taux de bénéfice clinique étaient également supérieurs dans le bras expérimental. Le profil de tolérance de l’association était acceptable, sans signal de toxicité inattendu. La combinaison n’induit pas de sur-risque notable d’effets indésirables sévères. Le risque de neutropénie et d’anémie était augmenté avec l’adjonction du relacorilant mais cela pouvait s’expliquer par une exposition prolongée au nab-paclitaxel dans le bras expérimental. De façon notable, la survenue d’ascite, souvent observée dans cette population, était moins fréquente dans le bras relacorilant. En conclusion, l’étude ROSELLA a montré que l’ajout du relacorilant au nab-paclitaxel améliore significativement la SSP avec un signal d’efficacité intéressant bien que non significatif en SG. Cette option thérapeutique s’ajoute au mirvétuximab soravtansine, récemment accessible en France dans le cadre d’un accès précoce pour les patientes présentant un CORP avec expression des récepteurs aux folates. Il est à noter que l’étude ROSELLA n’a pas présenté de résultats de biomarqueurs. Le présentateur a rappelé que l’expression du récepteur aux glucocorticoïdes ne permettaient pas de prédire la réponse au traitement dans les études préliminaires. Enfin, dans la même aire thérapeutique, l’essai KEYNOTE B96 vient d’être annoncé positif pour son critère de jugement principal qui était la SSP avec le pembrolizumab en association à la chimiothérapie par paclitaxel hebdomadaire +/- bévacizumab (CORP PDL1+). L’horizon des patientes avec un CORP se dégage enfin...

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