Gynécologie & Sénologie
Publié le 20 juin 2025Lecture 2 min
ASCO 2025 | Sacituzumab govitécan + pembrolizumab : une nouvelle option en première ligne du TNBC PD-L1+ ?
Thomas GRINDA, Gustave-Roussy, Villejuif

Le cancer du sein triple négatif (TNBC) localement avancé ou métastatique reste une forme particulièrement agressive, avec peu d’options thérapeutiques durables. Chez les patientes dont la tumeur exprime le PD-L1 (score CPS ≥ 10), l’immunothérapie combinée à une chimiothérapie est devenue un standard de première ligne. L’étude de phase III ASCENT-04 / KEYNOTE-D19 visait à évaluer l’efficacité du sacituzumab govitécan (SG), un conjugué anticorps-médicament (ADC) ciblant Trop-2, associé au pembrolizumab, par rapport à la chimiothérapie de référence (au choix de l’investigateur) combinée au pembrolizumab.
Dans cet essai randomisé, les patientes n’avaient pas reçu de traitement antérieur pour leur maladie avancée et présentaient une tumeur PD-L1 positive (score CPS ≥ 10). Elles étaient réparties en deux groupes : SG + pembrolizumab, ou chimiothérapie de choix (paclitaxel, nab-paclitaxel ou gemcitabine-carboplatine) + pembrolizumab. Le critère principal était la survie sans progression (PFS), évaluée par un comité indépendant (BICR). Les critères secondaires comprenaient le taux de réponse objective (ORR), la durée de réponse (DOR), la survie globale (OS), ainsi que la tolérance.
Les résultats ont montré un bénéfice significatif en PFS dans le bras SG + pembrolizumab, avec une médiane de 8,1 mois, contre 5,6 mois dans le bras chimiothérapie + pembrolizumab (hazard ratio = 0,57 ; p = 0,0002). Le taux de réponse objective était également plus élevé avec le SG (57 % vs 31 %), et les réponses obtenues étaient plus durables (durée médiane de réponse de 10,3 mois vs 6,3 mois). Ces bénéfices étaient cohérents dans tous les sous-groupes analysés, y compris chez les patientes présentant des métastases viscérales ou un score PD-L1 élevé.
Concernant la tolérance, le profil de sécurité du SG associé au pembrolizumab était globalement gérable et conforme à ce qui est attendu pour ces agents. Les effets indésirables les plus fréquents comprenaient la neutropénie, la diarrhée, les nausées et la fatigue. Le taux d’interruption de traitement liée à la toxicité était inférieur dans le groupe SG comparé à la chimiothérapie (12 % vs 31 %). Des effets indésirables immuno-induits (pneumopathie, colite, hépatite) ont été observés, mais sont restés rares.
En conclusion, l’association sacituzumab govitécan + pembrolizumab a démontré un bénéfice clair en survie sans progression par rapport au standard actuel en première ligne pour le TNBC PD-L1+, sans signal de sécurité inattendu. Ces résultats soutiennent son positionnement comme nouvelle option thérapeutique de première ligne chez ces patientes.
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