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Gynécologie & Sénologie

Publié le 20 juin 2025Lecture 2 min

ASCO 2025 | Vepdégestrant : un nouveau traitement ciblant le récepteur aux estrogènes dans le cancer du sein métastatique RH+/HER2-

Thomas GRINDA, Gustave-Roussy, Villejuif

Le vepdégestrant est un dégradeur sélectif des récepteurs aux estrogènes (ER), administré par voie orale. Il se distingue des SERD développés jusqu’à présent, car il appartient à la classe des PROTACs (proteolysis targeting chimeras). Son mécanisme d’action repose sur le système ubiquitine-protéasome, permettant une dégradation ciblée du récepteur ER. Ce traitement innovant suscite un intérêt particulier chez les patientes atteintes d’un cancer du sein avancé RH+/HER2−, notamment en présence de mutations du gène ESR1, associées à une résistance aux hormonothérapies conventionnelles.

L’essai de phase III VERITAC-2, ouvert et randomisé, a inclus 624 patientes atteintes d’un cancer du sein avancé RH+/HER2-, ayant reçu au préalable un inhibiteur de CDK4/6 et une à deux lignes d’hormonothérapie. Les participantes ont été réparties de façon aléatoire (1:1) pour recevoir soit le vepdégestrant (200 mg par voie orale, quotidiennement, cycles de 28 jours), soit le fulvestrant (500 mg par voie intramusculaire aux jours 1 et 15 du cycle 1, puis au jour 1 des cycles suivants). La randomisation a été stratifiée selon la présence ou non d’une mutation ESR1 et de métastases viscérales. Le critère principal était la survie sans progression (progression-free survival, PFS). Parmi les 270 patientes porteuses d’une mutation ESR1, la PFS médiane était de : 5,0 mois avec le vepdégestrant (IC95% : 3,7 à 7,4), 2,1 mois avec le fulvestrant (IC95% : 1,9 à 3,5), avec un hazard ratio (HR) de 0,58 (IC95% : 0,43 à 0,78 ; p < 0,001). Dans la population globale, la PFS médiane était de : 3,8 mois avec le vepdégestrant, 3,6 mois avec le fulvestrant, (HR = 0,83 ; IC95% : 0,69 à 1,01 ; p = 0,07). Les données de survie globale (OS) étaient immatures à la date de clôture des données. Des effets indésirables de grade ≥ 3 ont été observés chez 23,4 % des patientes sous vepdégestrant, contre 17,6 % sous fulvestrant. Le vepdégestrant a notamment entraîné davantage de fatigue (27 % de grade 1 vs 16 %, et 1 % dans chaque groupe pour le grade 3). Le taux d'arrêt de traitement pour toxicité restait faible (2,9 % sous vepdégestrant vs 0,7 % sous fulvestrant). Le vepdégestrant démontre un bénéfice significatif en termes de survie sans progression chez les patientes présentant une mutation ESR1, comparé au fulvestrant. En revanche, ce bénéfice n’a pas été observé dans la population globale. Ces résultats soulignent l’intérêt de cette nouvelle classe thérapeutique ciblant les récepteurs aux estrogènes, particulièrement dans le contexte des mutations ESR1. Cependant, sa place dans la séquence thérapeutique reste à définir, notamment en comparaison avec les autres SERD et les thérapies ciblant la voie PIK3CA/PTEN/mTOR. Le faible profil de toxicité du vepdégestrant laisse entrevoir un potentiel pour des combinaisons thérapeutiques, qui seront évaluées dans de futurs essais.

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