publicité
Facebook Facebook Facebook Partager

Focus

Publié le 28 mar 2023Lecture 3 min

Innovation organisationnelle - Unité d’hospitalisation : unité radio-oncologie interventionnelle

Laurent MILOT*, Laura GERARD**, *Département de radiologie diagnostique et interventionnelle, **Service d’oncologie médicale, hôpital Edouard Herriot (HCL), Lyon

Courant 2020, la pandémie Covid-19 bat son plein et nous sommes au temps des RCP de reclassifications. Le report des patients de Radiologie interventionnelle oncologique (RIO) est discuté, comme celui de l’ensemble des patients d’Oncologie digestive.

Deux problématiques sont alors mises à jour : – ces patients ne bénéficiaient pas de lits dédiés : ils pouvaient être hospitalisés au sein d’unités chirurgicales ou médicales déjà sous tension, rendant leur reprogrammation complexe, et ce malgré les efforts remarquables de l’ensemble des équipes ; – certains d’entre eux étaient parmi les plus graves, avec une fenêtre thérapeutique étroite. Il s’agissait particulièrement des patients atteints de lésions évolutives hépatiques en attente de traitements locorégionaux. De ce constat a émergé la nécessité de mettre en place une solution concrète et surtout pérenne afin d’anticiper l’accueil de ces patients. C’est ainsi que l'unité de radio-oncologie interventionnelle (UROI) a été créée, comptant cinq lits, dans le cadre d’une demande d’activité nouvelle, coportée avec les oncologues, comprenant plusieurs volets, dont la création de l’UROI.   Organisation de l’UROI Cette unité est très originale dans sa structuration, probablement unique en son genre. En effet, elle comporte une cochefferie entre un oncologue et un radiologue interventionnel. Et son personnel médical est surtout réparti comme suit : les internes de l’unité sont les internes de radiologie, les seniors sont des CCA d’oncologie, apportant ainsi tout leur savoir-faire dans la gestion médicale des patients. Un binôme d’internes du service de radiologie évolue ainsi dans l’unité pendant un mois, se répartissant entre le bloc de radiologie interventionnelle et l’unité d’hospitalisation, avec un roulement en demi-journée. En pratique, les entrées sont réalisées les après-midis : cela signifie qu’un des internes fait l’entrée de son patient, participe à son geste thérapeutique le lendemain matin, puis le suit au retour du bloc l’après-midi suivante. Un autre interne participe à la visite globale du service le matin, puis à l’activité du bloc, programmée ou non. Au départ, cette unité n’accueillait que les patients en oncologie digestive. L’accueil s’est rapidement étendu aux patients nécessitant des interventions d’ostéo-interventionnelles antitumorales ou présentant des douleurs cancéreuses réfractaires à une prise en charge médicale, puis plus récemment aux cryothérapies rénales.   Avantages de l’UROI Les avantages d’une telle unité sont multiples. Elle permet tout d’abord, au niveau du parcours patient, une simplification indéniable de la programmation des actes chez des patients qui ne peuvent attendre, aussi bien pour des raisons oncologiques que symptomatiques. Elle permet également d’envisager plus sereinement les traitements itératifs, que ce soit dans le cadre d’embolisations artérielles répétées ou de traitements combinés par embolisation et ablation. Un autre point positif pour le patient est qu’il est suivi tout au long de son hospitalisation par un membre de l’équipe, créant alors un lien privilégié qui peut parfois faire défaut dans d’autres cadres organisationnels. Ce lien permet aussi une communication privilégiée : explication parfaitement claire au patient, mais également à toute l’équipe soignante concernant la ou les procédure(s), qui sont parfois très complexes et mal connues. Et de cela, on en retire un effet bénéfique immédiat à travers la pertinence et l’observance des consignes post-procédurales. Autre bénéfice, une interaction interéquipe renforcée : les oncologues prenant rapidement conscience des possibilités offertes par les traitements de RIO. Ainsi, ils deviennent souvent forces de propositions lors des RCP, pouvant s’appuyer sur des expériences passées. Pour les internes de radiologie, la plus-value est évidente en tant que réels acteurs de la prise en charge globale du patient et de son entourage. Ils sont des forces vives aussi bien sur le plan clinique que sur le plan administratif, des partenaires privilégiés des autres spécialistes, des professionnels reconnus et écoutés dont la co-expertise clinico-radiologique est ainsi mise en avant.    Conclusion Nous présentons, ici, un modèle d’unité mixte réellement plurispécialités, qui n’a pas vocation à remplacer les services d’hospitalisations conventionnelles, qui peuvent tout à fait accueillir avec bienveillance et talent les patient de RI, mais qui en est complémentaire et dont le focus spécifique autour de la RIO permet de mettre en synergie les équipes de RI et d’oncologie autour d’une prise en charge globale et réinventée du patient.

Attention, pour des raisons réglementaires ce site est réservé aux professionnels de santé.

pour voir la suite, inscrivez-vous gratuitement.

Si vous êtes déjà inscrit,
connectez vous :

Si vous n'êtes pas encore inscrit au site,
inscrivez-vous gratuitement :

Version PDF

Articles sur le même thème