publicité
Facebook Facebook Facebook Partager

Congres cancerologie pratique

Publié le 17 jan 2024Lecture 2 min

Quelles séquences pour les anticorps conjugués ? - Des données de vie réelle apportent des premières réponses

Delphine LOIRAT, Institut Curie, Paris
Quelles séquences pour les anticorps conjugués ?

En oncologie sénologique, les anticorps conjugués (antibody drug conjugate, ADC) ont été initialement développés pour les cancers HER2 amplifiés, avec le trastuzumab-emtansine et le trastuzumab deruxtecan (T-Dxd). Puis les résultats du T-Dxd pour les tumeurs avec une expression faible de HER2 en situation métastatique(1) et ceux du sacituzumab govitecan, composé d’un anticorps anti-TROP2 couplé à une topoisomérase, pour les tumeurs triple négatives(2) et RH+ métastatiques(3), ont confirmé la place de ces nouveaux traitements pour les cancers du sein métastatiques non HER2 amplifiés. La majorité des essais (sauf ceux concernant les tumeurs HER2 amplifiées) ont évalué le T-Dxd et le SG chez des patients (pts) non exposés préalablement à un anticorps conjugué, avec un payload (le composant chimiothérapie de l’ADC) de la même classe thérapeutique (topoisomérase) ou dont l’anticorps ciblait la même cible. Alors que le SG et le T-Dxd sont rentrés dans nos standards thérapeutiques et dans les algorithmes de l’ESMO(4), très peu est connu sur leur efficacité en situation de séquences d’ADC, c’est-à-dire après progression ou exposition à un autre ADC. Quatre études de vie réelle ont exploré la question et ont été rapportées au SABCS 2023(5-8).

D’après la session « Concurrent poster spotlight sessions block ». Abstracts#PS08: Antibody Drug Conjugates: Where are We Headed?.   Raghavendra et coll. ont rapporté des données de séquences T-Dxd/SG chez 33 pts en situation métastatique avec des tumeurs HER2 faible. Poumeaud et coll. ont présenté une analyse rétrospective multicentrique française sur 179 pts avec un cancer du sein HER2 faible. Abelman et coll. ont exposé des analyses de biomarqueurs chez des patients ayant reçu des séquences d’ADC. Laura A. Huppert a présenté une cohorte rétrospective de 56 et 28 patients avec des cancers RH+ HER2 faible et RH- HER2 faible respectivement. RÉSULTATS Bien que les 4 études présentées soient rétrospectives, de petits effectifs, les résultats sont concordants. La survie sans progression (SSP) lors de l’exposition au second ADC est la plus courte que celle pour le premier ADC. Mais pour certains patients le second ADC est plus favorable (figure 1). Figure 1. Survies sans progression dans le cadre de séquences d’ADC et selon différents sous-types tumoraux (A : selon Abelman et coll.[7] B : selon Huppert et coll.[8]). En termes de séquences d’ADC, il ne semble pas exister de combinaison optimale, probablement différents biomarqueurs sont à prendre en compte, comme l’expression des récepteurs hormonaux, le statut HER2 faible et d’autres non clairement identifiés. Poumeaud et coll. ont rapporté un point intéressant concernant l’impact d’une ligne de chimiothérapie standard entre les séquences d’ADC. Quand l’exposition aux deux ADC s’enchaîne, la SSP du second ADC est de 3,1 mois alors qu’elle est de 2,6 mois quand une ou plusieurs lignes de chimiothérapie s’intercalent entre les deux lignes d’ADC (figure 2). Figure 2. Impact de lignes intermédiaires de chimiothérapie sur la survie sans progression du second ADC (selon Poumeaud et coll.[6]). Abelman et coll. ont exploré les mécanismes de résistances primaires et secondaires aux ADC. Ils ont rapporté la présence/l’apparition de variants de TOP (gène associé à la topoisomérase), qui peuvent expliquer l’apparition de résistances primaires et ou secondaires à la topoisomérase (figure 3). Figure 3. Présence de variant du gène TOP au niveau tumoral, identifiée sous traitement par ADC. Le profil de tolérance de ces ADC en situation de vie réelle a été rapporté par Huppert et coll. L’incidence de réduction de doses est notable, 46,4 % pour le SG et 15,5 % pour le T-Dxd. L’usage de G-CSF est très fréquent pour le SG (60,7 %). L’incidence des pneumopathies interstitielles est particulièrement élevée (14 pts, 16,7 %, dont 4 pts avec un grade 3-4 et 3 pts avec un grade 5) dans cette cohorte de 84 pts.

Attention, pour des raisons réglementaires ce site est réservé aux professionnels de santé.

pour voir la suite, inscrivez-vous gratuitement.

Si vous êtes déjà inscrit,
connectez vous :

Si vous n'êtes pas encore inscrit au site,
inscrivez-vous gratuitement :

Version PDF

San Antonio - Breast Cancer Symposium 2023

 

>> Retour